Ténèbres
Je suis chez mes parents, ou chez moi, ou dans n’importe quel lieu où il m’est arrivé de séjourner. C’est la nuit, l’aube ou le crépuscule. Mais, hormis le changement d’espace-temps, c’est toujours le même rêve.
Je me réveille, je veux allumer ma lampe de chevet pour avoir de la lumière. Clic ! Clac ! Rien à faire. L’ampoule doit être grillée. Ou bien, c’est encore cet affreux cauchemar que je fais depuis l’enfance. Une seule façon de le savoir : je me lève et j’appuie sur l’interrupteur. Rien ne se passe, je m’acharne (Clic ! Clac ! Clic ! Clac !) mais je reste plongé dans l’obscurité. Le réveil numérique fonctionne, ce n’est donc pas une panne d’électricité. Or, deux ampoules mortes en même temps, c’est hautement improbable. Il s’agit vraisemblablement de ce rêve, et il va revenir.
Tout n’est pas perdu, vite ! l’interrupteur dans le couloir : si la lumière est, c’est que je ne rêve pas et que les deux ampoules qui refusent de s’illuminer en même temps, ce n’est rien de plus qu’une fâcheuse coïncidence. Ça ne marche pas, la lumière n’est pas. Plus le moindre doute possible, je suis en train de rêver, et je ne me réveillerai pas tant qu’il n’aura pas surgi de la pénombre pour m’envelopper de ses bras menaçants et répugnants.
Mais, où vais-je me réveiller ? Pas chez mes parents, pitié ! Pourvu que les dernières années de ma vie n’aient pas été un simple rêve elles aussi ! Pourvu que Stephen soit là quand je ne pourrai retenir le cri étouffé qui m’échappe chaque fois qu’il me saisit à bras-le-corps.
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