Trop parfait
Jérémy est le plus beau petit ami que j’ai jamais eu : blond, yeux bleus, il mesure 1 mètre 88, il est mince, athlétique sans être excessivement musclé, il a une peau parfaite, légèrement mate, et un pénis de 18 centimètres en érection. A cette perfection physique s’ajoute un caractère en or. Fou amoureux de moi, il semble prêt à tout pour me faire plaisir. Bienveillant, docile… trop docile peut-être, c’est bien là le problème. Sa docilité fait de lui un amant médiocre. Enfin, médiocre pour moi, soyons honnête, car dans l’absolu je dois bien admettre qu’il n’a plus rien à apprendre dans l’art de donner du plaisir : il suce divinement, branle toujours à la bonne vitesse (c’est-à-dire à celle qui me convient) et avec une pression de la main parfaitement adaptée, et il parvient à me prendre sans me faire le moindre mal tant il prend son temps pour me préparer et me pénétrer. En fait, il est tellement soucieux de ne pas me faire mal que j’ai fini avec le temps par me lasser de ces coïts ennuyeux.
- Ça va, je ne te fais pas mal ? me demanda Jérémy après n’avoir introduit que son gland.
- Non, non, c’est bon, continue.
- Surtout, tu dois me le dire si je te fais mal, insista-t-il en rentrant deux ou trois centimètres supplémentaires.
- Je sais, tu me l’as déjà dit, tais-toi et vas-y.
- Je parle trop, c’est ça ? Désolé si je t’ai contrarié, ce n’est pas ce que je voulais. Tu veux que je continue quand même ?
- Oui, bien sûr, putain, défonce-moi !
- Oh non, je ne peux pas te « défoncer » dit-il en allant cette fois jusqu’au bout, ses couilles rejoignant mes fesses. Te « défoncer » impliquerait de te blesser, je ne ferai jamais ça.
- Wouah ! Ta grosse queue en moi, c’est divin ! Vas-y, fais ton va-et-vient, et à la fin je veux que tu lâches ton sperme sur mon dos.
- Très bien. Dans combien de minutes préfères-tu que j’éjacule ? Je ne voudrais pas être trop long et risquer de t’irriter.
Je débandai aussitôt et me dégageai de l’étreinte de Jérémy, puis le foudroyai du regard.
- J’ai fait quelque chose qui t’a déplu ? m’interrogea-t-il.
- Non, laisse tomber, j’ai plus envie, c’est tout.
- D’accord, alors je vais aller te préparer des muffins au chocolat.
Je ne suis pas à proprement parler masochiste, mais quand il s’agit de sexe j’aime me sentir dominé. Ce qui m’excite vraiment, c’est d’être soumis à un autre mec, un mec un peu brutal qui sans me blesser (la douleur c’est pas mon truc) me traite en objet sexuel, me contrôle jusqu’à m’empêcher de jouir avant qu’il ne m’en donne l’autorisation. Un mec qui me tient par les couilles d’une poigne menaçante. Mais, c’est quelque chose dont je n’ai jamais fait l’expérience autrement que dans mes fantasmes, car je n’ai jamais osé parler de ces désirs à aucun de mes amants auparavant. Avec Jérémy, c’est différent : je me sens en pleine confiance avec lui, je peux tout lui dire, je vois bien qu’il ne me juge pas, qu’il ne me trouve pas bizarre. Il m’aime tel que je suis et accueille tous mes souhaits, toutes mes demandes avec la même bienveillance. Il est le premier à qui j’ai pu demander de faire de moi son esclave sexuel, et il a aussitôt consenti à jouer les maîtres avec beaucoup d’enthousiasme. Le problème, c’est qu’il est trop gentil pour être crédible dans ce rôle.
- Veux-tu m’attacher sur le lit ? Ou peut-être préfères-tu que je me mette à quatre pattes ? demandai-je à Jérémy.
- Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu préfères ?
- On se fiche de ce que je préfère, je suis ton esclave, on fait ce que toi tu désires.
- Ce que je désire le plus au monde ?
- Oui !
- Te rendre heureux.
- Pff ! Non, tu comprends pas, me lamentai-je en me mettant à quatre pattes. Regarde, ajoutai-je en balançant mon cul devant lui, saisis-toi de mes couilles par derrière et soumets-moi à tes ordres.
- D’accord. Je suis ton maître et tu vas m’obéir, dit-il en tenant mes bourses d’une main ferme mais pas trop.
- Oui, parfait, je suis ton esclave et je ferai tout ce que tu voudras.
- Tu feras tout ce que je voudrais, tu seras obéissant, confirma-t-il.
- Oui, je serai obéissant. Mais, comme je suis parfois un peu rebelle, il faudra sans doute que tu me punisses par quelques claques sur les fesses…
- Compte sur moi, je le ferai, mais pas trop fort pour ne pas te faire mal.
- Ouais, enfin bon, tu n’es pas obligé de me le préciser.
- Oh ! Désolé, je ne voulais pas te contrarier.
- Je ne suis pas contrarié, mais… enfin, bon, si je suis un esclave trop désobéissant, il faudra peut-être trouver un moyen de me discipliner définitivement, peut-être en me castrant, lui expliquai-je en écartant un peu plus les cuisses et en tendant au maximum mon cul vers lui.
- Oh non ! Jamais je ne pourrai faire ça, jamais je ne te blesserai ! s’offusqua Jérémy.
- Mais je le sais bien, le rassurai-je, tu penses bien que je n’ai pas envie de perdre mes couilles ! C’est juste un jeu de rôle, tu me menaces de me les couper afin que je me sente entièrement à ta merci, pour m’exciter.
- Bon, dans ce cas, d’accord.
- Reprenons. Continue à me tenir par les couilles. Que dois-je faire pour te servir, maître Jérémy ?
- Tu dois m’obéir.
- Oui, évidemment. Mais quels sont tes ordres ?
- Mes ordres sont que tu sois un esclave obéissant et que tu fasses tout ce que je te demande.
- Oui, c’est-à-dire ? Que veux-tu que je fasse ?
- Que tu m’obéisses.
- Putain, me désolai-je. Je crois que je ne vais pas vouloir t’obéir, maître Jérémy, dis-je en espérant trouver là le bon angle pour l’inciter enfin à assumer son rôle. Que vas-tu me faire si je ne t’obéis pas ?
- Je ne sais pas trop. Qu’aimerais-tu que je te fasse ?
© Josman |
Voilà maintenant une semaine que j’ai mis un terme à notre relation. Enfin, disons plutôt que je l’ai mise en suspens. J’avais besoin de souffler, c’était devenu le supplice de Tantale : avoir sous la main un mec aussi parfait, aussi sexy, et pouvoir obtenir de lui presque tout ce qu’un homme peut désirer… excepté le seul truc capable de me procurer les plus grands orgasmes de ma vie ! Ça devenait vraiment trop intenable. J’avoue que chaque jour je vais l’observer à son insu, et je me branle frénétiquement devant lui en imaginant qu’il s’éveille, qu’il pète un câble en me voyant et qu’il me punisse pour m’être donné du plaisir sans son consentement. Je sais bien que nous allons reprendre notre relation là où je l’ai interrompue. Déjà, ne pas le trouver dans la cuisine le matin, vêtu seulement d’un boxer, en train de me préparer mon petit déjeuner, ça me manque. Dès que j’aurai trouvé une nouvelle idée pour altérer sa perfection, pour influer sur son comportement et faire de lui le mâle dominateur dont j’ai besoin afin que mes jouissances atteignent leur paroxysme, alors à ce moment-là je le rebrancherai.
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