Polite Greetings
Ce
qui nous sépare de l’homme des cavernes, c’est la capacité de nous dire
« bonjour » plutôt que de nous jeter les uns sur les autres avec nos
massues. Quelqu’un qui vous salue, c’est tout de même plus agréable que
quelqu’un qui vous jette un regard comme s’il allait vous sauter à la
gorge, n’est-ce pas ?
Rappel de quelques règles de base à observer quand on rencontre quelqu’un.
1°
La politesse, ça commence dès le plus jeune âge. Et c’est aux parents
de l’enseigner à leurs enfants. Si l’enfant ne dit pas bonjour ou au
revoir spontanément au voisin, à la boulangère, à tata, c’est aux
parents de le lui rappeler immédiatement : « Dis bonjour à… » et « Dis
au revoir à… » De nos jours, on peut constater que malheureusement cet
apprentissage se perd.
2° On salue en regardant son interlocuteur dans les yeux, pas le bout de ses chaussures ou son smartphone.
3°
Sourire, c’est le B.A.-BA. Toutes les maladresses de salutations vous
seront pardonnées pour peu que vous souriiez. Faire la gueule comme un
mannequin dans un défilé de mode n’a jamais été une marque de politesse,
cela semble dire qu’on n’est pas heureux de voir la personne rencontrée
(même si c’est le cas, inutile de le montrer, à moins de se complaire
dans des situations de conflit). Sourire, même quand on n’en a pas
envie, ce n’est pas de l’hypocrisie, c’est un acte d’apaisement, de
conciliation.
4° On ne se jette
pas au cou de quelqu’un qu’on rencontre pour la première fois afin de
l’embrasser sur les deux joues (ni même sur une seule). Un serrage de
main est amplement suffisant ! Néanmoins, l’amabilité et la gentillesse
prévalent sur cette règle : si on vous demande « on se fait la bise ? »,
on ne refuse pas d’un air dégoûté !
En règle
générale, à moins d’être des enfants ou des adolescents, on réserve les
embrassades à ses proches. Il peut être perçu comme ridicule, voire
inconvenant, de bécoter ses voisins et tous ses collègues de bureau.
Néanmoins, dans les pays latins, les marques d’effusion sont davantage
admises et appréciées.
5° Quand
on serre la main, c’est la personne la plus importante socialement, ou
la plus âgée, ou encore la femme (quand il s’agit d’une rencontre mixte)
qui prend l’initiative et tend la main en premier. On ne tend pas la
main à son patron, c’est lui qui vous la tend (ou non) ! La poignée de
main doit être solide, sans pour autant écraser les doigts, et toujours
en regardant droit dans les yeux la personne à qui on sert la main.
6°
Bonjour qui ? Un simple « bonjour », ou un bonjour associé à un prénom
quand on connaît bien la personne, est poli, mais on préfèrera « Bonjour
Monsieur » ou « Bonjour Madame » si l’on s’adresse à un supérieur
hiérarchique ou à un notable. Si on vous présente au chef de l’État
français, vous direz « Bonjour Monsieur le Président » ou « Bonjour
Madame la Présidente », même si vous n’avez pas voté pour lui (elle).
Quand on s’adresse à un médecin, on dit « Bonjour Docteur ». Si vous
rencontrez le roi Charles au Monoprix, ne dites pas « Bonjour Majesté »,
car c’est sûrement un sosie.
Notez bien qu’on
n’ajoute jamais le nom de famille de la personne après « Monsieur » ou «
Madame », sauf dans les relations commerciales où cet usage est toléré.
7°
On pourra utiliser le terme « salut » pour saluer un ami, un membre de
sa fratrie, un coéquipier sportif, un copain de tranchée ou un amant.
Dans tout autre cas, c’est déplacé, car ressenti comme familier.
8°
Une erreur fréquente : on ne dit jamais « enchanté » quand on rencontre
quelqu’un, mais « Je suis enchanté / ravi de faire votre connaissance. »
Bien sûr, toute autre variante allant dans le même sens est acceptable :
« Je suis content de vous rencontrer », etc. À la rigueur, on peut
faire l’impasse sur le verbe, dans un cadre décontracté : « Ravi de vous
connaître ». Mais, jamais « enchanté » ou « ravi » tout seul, car ne
pas se fatiguer à faire une phrase semble contredire l’intention !
9°
Quand on connaît déjà la personne que l’on salue, on peut faire suivre
le bonjour d’un « Comment allez-vous ? » Si l’interlocuteur est poli, la
seule réponse possible sera « Bien, merci, et vous-même ? » Sinon, vous
aurez le droit à son bilan de santé, tout à fait déplacé. Évidemment,
quand on s’adresse à un proche (ami et famille), il ne s’agit plus d’une
simple formule de politesse, mais bien d’un vrai souci de prendre des
nouvelles auquel on peut répondre selon son cœur.
10°
Le salut sur un chemin de randonnée, de montagne ou un sentier
forestier n’est pas une règle de savoir-vivre, mais un usage répandu qui
peut s’expliquer par la faible densité d’âmes-qui-vivent (à la
différence du centre-ville). Quand on est peu nombreux quelque part,
s’ignorer peut créer un sentiment de malaise, voire être perçu comme une
agression. On retrouve le même phénomène avec les salles d’attente des
médecins où l’on entre rarement sans lancer un bonjour à la ronde.
Aucune obligation de saluer dans ces contextes, certes, mais ne pas le
faire est ressenti comme « cavalier ». Bref, ça ne coûte rien d’offrir
un « bonjour » souriant qui apaise et réconforte tout le monde !
«
La politesse fait paraître l’homme au dehors comme il devrait être
intérieurement » écrivait La Bruyère. Autrement dit, être poli, c’est
déjà un bon début !
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